Cette semaine, je célèbre un an de pratique de yoga.

Je n’aurais jamais pensé écrire la dernière phrase dans cette vie-ci. Encore moins pratiquer cette discipline trois, quatre ou cinq fois par semaine. Tout ceci, il y a quelques années, relevait de la pure fiction.

D’abord, j’ai détesté le yoga. Pendant 20 ans. J’ai été brisée par un prof durant un cours. Humiliée. Oui, ça m’est arrivée à moi aussi. J’ai refoulé ça dans un recoin de mon âme et j’ai utilisé l’arme à ma disposition pour me protéger : l’ironie. Ce, même si, du coin de l’œil, j’admirais le calme et la zénitude des adeptes de yoga et que je me doutais bien que cette discipline aurait pu me bénéficier à moi aussi.

L’an dernier, à pareille date, Steph et moi on était deux poly-traumatisés de l’eau, et ma marche quotidienne ne suffisait plus à apaiser le tsunami de mes pensées. J’avais envie de me dépenser, de boxer ma vie. On a donc essayé le crossfit et la boxe au Kin Impact, mais ces disciplines nous ont parues difficiles, voir violentes. Après une session, on avait mal partout et on était vidés. On a ensuite essayé le yoga : on avait plus mal nulle part et on était plein d’énergie, avec un esprit vitalisé.

C’est alors qu’on a débuté le yoga.

J’ai envie de vous raconter qu’il y a trois ans à peine, j’étais incroyablement limitée physiquement. En plus d’avoir de la difficulté à marcher 1km, à me tenir debout immobile plus de cinq minutes, je n’arrivais plus à m’assoir par terre, ni en indien, ni à me tenir sur mes genous. Évidemment, tout ceci se vivait dans la plus grande solitude et les tabous qu'accompagnent l'obésité.

Après la perte de poids, le yoga a transformé mon immobilité en mobilité. Je n’arrive pas encore à faire toutes les postures avec facilité, mais j’accueille la transformation lente avec joie et émerveillement de l’incroyable capacité de reconstruction du corps. Le "tout est possible", je le vis dans mon corps, et beaucoup grâce au yoga.

Après la passation de l’entreprise et étant un peu « prise » dans l’espace liminal (de transition) en attendant la vente de l’usine, je me plais à dire que j’ai troqué ma job à temps plein pour le yoga à temps plein, 5x par semaine. Ma job, c’est de rester dans le bon état d’esprit, d’éloigner l’anxiété, d’être présente aux beautés qui croisent mon chemin, car il y a des trésors de sens qui émergent en ce moment.

La vie m’a poussée vers l’accompagnement stratégique. J’en fais à loisir depuis 2017. J’ai commencé la pratique plus officiellement cet été. Je suis doula d’entreprise. J’ai quatre cellules d’accompagnement, je les aime d’amour, et ça me nourrit incroyablement. Accompagner les humains est extrêment valorisant, et ça me fait grandir moi aussi. Ma pratique de yoga m’aide aussi dans ce nouveau chemin.

Quand je regarde ma dernière année, on dirait qu’une vie entière a défilé tellement qu’elle a été chargée. J’ai accepté d’emprunter un chemin différent, montagneux, escarpé, mais les apprentissages et la VUE en ont valu la peine. Je marche résolument vers ma meilleure version.

Merci à tous ceux qui marchent ce nouveau chemin avec moi. Un merci particulier à ces enseignants de la zenitude que j’ai la chance de croiser au quotidien et qui sont devenus tellement importants dans ma vie : Jody StLaurent, Mylène Alarie, Marie-eve Fortier, Diane Whittier, Chantale Belhumeur, Nathalie, Brigitte.